Aujourd’hui, je vous présente une recette très spéciale : elle m’a été envoyée par une lectrice, Brigitte, qui m’a confié une recette transmise en famille de génération en génération. C’est une recette de sablé normand du Pays d’Auge que je ne connaissais pas du tout et qui est assez originale : sans œufs, il faut sabler un mélange de farine, de sucre et de très bon beurre qu’on tasse ensuite à la main pour former deux grands sablés.
Je remercie Brigitte pour cette immense cadeau : le partage d’une recette du patrimoine normand, en train de disparaître.
J’ai un peu reformulé la recette, mais ce sont les mots de Brigitte que j’ai tenu à garder, je pense qu’ils vous parleront autant qu’à moi :
Ce gâteau se mange au bout de deux jours après avoir été enveloppé dans du papier sulfurisé ou aluminium et conservé dans une boîte métallique. Il se conserve un mois.
Pour deux moules de 19 cm de diamètre.
Ingrédients
500 g de farine
145 g de sucre en poudre
375 g de beurre en pommade de très bonne qualité.
Réalisation
Dans un grand saladier, mélanger la farine et le sucre, puis malaxer doucement à la main avec le beurre. Émietter jusqu’à obtenir du sable, d’où son nom. Nos anciens mettaient tous les ingrédients sur leur table de cuisine en bois ou planche de travail et sablaient la pâte avec deux truelles de maçon dédiées uniquement à la fabrication de ce gâteau. Beurrer et fariner les moules. Déposer le sable obtenu dans chaque moule, à part égale, et tapoter avec sa main pour tasser légèrement. Mettre dans le four durant 40 minutes, 180-190 degrés selon la puissance de votre four. Le dessus ne doit pas être trop doré et le pourtour ne doit pas être trop cuit. Démouler une fois tiède. Attendre 2 jours avant de le déguster avec vos proches. Il se rebelle face au couteau et aime bien être morcelé à la main. Une fois entamé, il se conserve emballé dans une boîte métallique, mais il est difficile de ne pas tout manger. Lors d’une visite impromptue d’une amie ou d’un proche, il est toujours disponible pour accompagner un thé ou un café. Bonne dégustation.
On pouvait trouver aussi ce type de « sablé » dans quelques boulangeries du Pays d’Auge. Notamment celle de Crocy (14) qui a fermé maintenant. Certaines petites boulangeries le font encore dans la région de Falaise, Troarn ou de St-Pierre sur Dives, mais il sera de plus en plus rare de le trouver car il se fait entièrement à la main et avec un bon beurre normand, comme le veut la tradition.
Faire connaitre ce produit du terroir normand serait effectivement une bonne chose afin de ne pas l’oublier. Comme il y a plusieurs recettes de gâteau sablé différentes en fonction des régions françaises, je vous suggère de le nommer « Sablé du Pays d’Auge ».
Cette région du Pays d’Auge où l’on peut encore trouver du bon lait entier pour faire la Teurgoule, du beurre et des fromages non pasteurisés, ainsi que des pommiers anciens qui permettent de faire des tartes normandes d’un goût exceptionnel comme « le Bourdin »….
Voilà, après Brigitte, à mon tour de prendre la parole :
Vous pouvez diviser les quantités par deux pour faire un seul sablé (ce que j’ai fait), mais il faut absolument un moule de 18 à 19 cm de diamètre pour former le biscuit : si le moule est trop grand, le sablé sera trop fin et ne pourra pas former un biscuit solide, si le moule est trop petit, à l’inverse, le sablé sera trop épais et bourratif.
J’ai utilisé un moule de 18 cm de diamètre et mon sablé avait une épaisseur d’environ 2,5 cm, ce qui est parfait
Lors de mon dernier séjour en Normandie, j’ai parlé à ma mère de ce sablé et elle m’a rappelé que quand j’étais petite, nous achetions de grands sablés à partager à la boulangerie de Beuvron-en-Auge. Celle-ci fait toujours des sablés, mais individuels.
Suivant les indications de Brigitte, je suis passée à Falaise (14) où j’ai trouvé, miracle ! une boulangerie qui fait encore ces grands sablés à partager, avec en plus une forme très originale, que vous voyez ci-dessous. Mais la recette, n’est pas celle de Brigitte : la vendeuse m’a dit que le boulanger utiliser de l’œuf dans la pâte. Néanmoins, si vous passez par Falaise, faites une halte pour acheter ces sablés, ils sont délicieux. La boulangerie est juste au pied du château.
HUmmmmmmm… ça a l’air bien bon !
je l’appelle galette bretonne mais je vérifierai s’i ma recette n’a pas d’oeuf…
On peut la fourrer d’un peu de confiture comme le gâteau basque ?
Bonjour,
Que de plaisir de savoir que ces recettes se pratiquent toujours. Mes racines sont d’un petit village entre saint pierre sur dives et falaise et je connais donc très bien tous ces petits plaisirs sucrés, ma grand-mère nous servait la galette sablée avec de la gelée de groseille qu’elle réalisait elle même, elle nous faisait parfois de la teurgoule que l’on mangeait avec de la fallue et puis le délicieux bourdin aux pommes, je repars 30 ans en arrière, houlàlà!!! que d’émotions…. Merci beaucoup !!!
Merci à vous 3
@Giovinetta : je ne pense pas, le sablé n’est pas assez épais et je ne suis pas sûre qu’il se tienne s’il est fourré de confiture
@Marie : contente de faire plaisir aux Normands ! Vous trouverez la recette de la fallue et celle de la teurgoule sur mon blog
Pour le bourdin… je l’inscrit sur la liste des recettes à publier 🙂
Bonsoir,
Si je peux me permettre pour le bourdin aux pommes , il faut prendre de la calville .
Merci et maintenant que je connais votre blog , je guette .
Le texte parle de lui meme oui, merci a Brigitte pour sa recette (qui me fait penser au broye du Poitou, dans le meme style de galette traditionnelle) – les truelles a patisserie m’ont fait rire.
@Gracianne, je crois que le broyé du Poitou contient des oeufs, mais c’est vrai que c’est assez similaire
@Marie, oui des Calville et c’est le problème, je vis en région parisienne, je vais avoir du mal à en trouver. Merci de venir faire un tour sur mon blog !
Sans oeuf c’est original, c’est à tester !