Ma mère a environ 70 rosiers dans son jardin, et cet été, j’ai eu envie de faire de la liqueur de rose avec ses roses les plus parfumées.
Je me suis rappelée qu’en Croatie, on fait du Rozulin, une liqueur de rose qu’on laisse macérer au soleil de l’été. J’ai voulu reproduire la même chose. Victoire ! Ma liqueur de rose à le même goût que le Rozulin croate.
Voici donc le résultat après 50 jours de macération, une bouteille de liqueur de rose d’une jolie couleur, délicatement parfumée… et sacrément forte en alcool.
Pour la déguster, choisissez la modération, et faites comme les dames du siècle dernier, et buvez juste « un doigt de liqueur » à la fin du repas.
Pour faire ma liqueur, j’ai cherché un peu sur le net, et je suis tombée sur cette recette. Je l’ai un peu modifiée : j’ai mis nettement moins de sucre et comme mon contenant faisait juste un litre, j’ai adapté les quantités. En Croatie, on utilise l’eau-de-vie locale, la Rakija, pour faire des liqueurs. J’ai utilisé ce qu’on trouve le plus facilement en France pour faire de la liqueur, à savoir de l’alcool pour fruits.
Sinon, j’ai scrupuleusement suivi le modus operandi, qui me laisse un peu perplexe : quelle est l’utilité du soleil dans cette recette ? Si on met du sucre et des fruits au soleil cela va provoquer une fermentation alcoolique. Mais dans cette recette, on met de l’alcool dès le début, au contraire de ce qui est expliqué dans le premier lien de mon article (en français) sur l’histoire du Rozulin en Croatie.
Je suppose que la chaleur du soleil va augmenter le degré d’alcool, mais sans certitude. Si quelqu’un a une explication scientifique, je suis preneuse.
Traditionnellement, on recommande la rose de Damas, très parfumée, pour réaliser des préparation culinaires (confiture, sirop, etc.) ou comme les Croates, Rosa centifolia pour faire cette liqueur. Il n’y a aucun de ces rosiers dans le jardin de ma mère, donc je suis allée consciencieusement sentir les roses et j’ai choisie les plus odorantes.
Vous trouverez deux recettes sur mon blog utilisant de la liqueur de rose : cette tarte, qui est à tomber, et ce gâteau, beaucoup plus sophistiqué. Vous pouvez l’utiliser dans un sirop de sucre, pour agrémenter un dessert à base de fraises ou de rhubarbe.
La recette :
Pour 900 ml de liqueur environ
Temps de préparation : 50 jours, l’été
Ingrédients
120 g de pétales de roses non traitées, très parfumées (8 à 10 roses)
350 g de sucre
750 ml d’alcool pour fruits à 40° d’alcool
Vinaigre d’alcool eau pour nettoyer les pétales
Réalisation
Enlever les pétales de chaque rose et les passer rapidement dans un saladier rempli d’eau additionnée de vinaigre d’alcool afin d’éliminer les petites bêtes.
Disposer en couches dans un grand bocal de verre en alternant avec des couches de sucre, jusqu’à épuisement des ingrédients.
Recouvrir d’alcool pour fruits et fermer le bocal. Laisser macérer pendant dix jours à l’intérieur.
Au bout de ce temps, sortir le bocal et l’exposer au soleil pendant 40 jours. Remuer tous les 4-5 jours.
Au bout de quarante jours filtrer en pressant les pétales pour extraire le maximum de liqueur et mettre en bouteille.
Les petits plus :
Si vous voulez vous lancer l’été prochain, attention à la couleur de vos roses : les plus parfumées que j’avais étaient rose pâle et elles se sont décolorées en 24 heures dans l’alcool.
J’ai ajouté deux roses presque rouges, mais pas très parfumées dans mon bocal pour donner de la couleur.
Au fil des jours, la couleur de la liqueur s’est renforcée.
J’avais lu quelque part qu’il faut enlever la partie blanche des pétales de rose parce que ça donne de l’amertume aux préparations. J’ai commencé à le faire, mais j’ai oublié pour les deux roses que j’ai ajoutées 24 h après les autres et ma liqueur n’a pas une seule once d’amertume. A vous de voir si vous avez envie de le faire ou pas.