Taste of Paris Ryuji Teshima, restaurant Pages ©cocineraloca.fr

Pardon pour le mauvais jeu de mots du titre… Samedi, avec Joan, une copine amatrice de bonne cuisine, j’ai fait un tour à Taste of Paris, l’évènement gastronomique du moment, qui se tenait au Grand Palais. J’ai trouvé ça pas mal, et comme on m’a demandé ce que j’en avais pensé, voici un petit compte-rendu, avec les plus et les moins, histoire de vous faire une idée si vous voulez vous y rendre l’année prochaine.

Je crois que l’évènement est calqué sur un autre identique à Londres, ce qui explique le titre anglophone un peu bizarroïde.
Le principe est assez simple : il suffisait d’acheter un passe pour un certain montant et aussi pour un créneau horaire donné et ensuite, d’aller dépenser les crédits du passe sur les stands tenus par de grands restaurants, avec des chefs de renoms présents pour cuisiner (Frédéric Anton, Stéphanie Le Quellec, Pierre Sang, Christelle Rua, etc.) Il y avait aussi ce que j’appelle le « barnum » qu’on trouve sur tous les salons : démonstrations et cours de cuisine, animations… mais je n’ai assisté à rien de cela, donc je ne vous en parlerai pas. Il y avait aussi quelques stands de producteurs, certains très intéressants, d’autres moins.

À propos des passes, il y avait plusieurs formules, je n’ai pas le montant de la moins chère, en ce qui nous concerne, nous avions pris celle à 45 €. Il y avait un passe à 300 € mais heu… je me demande qui a eu l’idée de payer aussi cher pour passer quelques heures sur un salon ?

À l’entrée, nous avons reçu un petit guide avec la liste des restaurants, les plats proposés et les prix de chaque plat. Chaque stand propose au minimum « entrée, plat, dessert » et parfois des propositions supplémentaires. Les tarifs variaient de 6 à 12 € suivant les plats.
Avec Joan, nous avons coché sur le guide les chefs/restaurants/plats qui nous intéressaient et après, et bien, il a fallu faire la queue.

Boeuf Ozaki de chez Pages ©cocineraloca.fr

Pour moi, la plus belle découverte du salon. D’ailleurs, je vais découvrir le restaurant « en vrai » ce vendredi.

En effet, parmi les restaurants qui tenaient un stand, la plupart avaient une étoile au Michelin, voire trois pour certains, et c’est le principal intérêt de cet évènement : rendre la grande gastronomie accessible pour qui ne peut pas payer une ardoise de 250 €. Il y avait donc foule à la plupart des stands.

Pour revenir aux restaurants présents, j’ai trouvé à la fois très chouette d’avoir accès à des endroits normalement interdits par le contenu de mon compte en banque mais en même temps, c’était un peu bizarre : il y a quelque chose de très décalé à manger un plat de grande cuisine dans une assiette en plastique et quelquefois debout, faute de tables et de chaises disponibles.

Raviole-de-foie-gras-de-canard ©cocineraloca.fr

La raviole où j’ai bien trouvé le foie gras, mais pas la raviole.

Pour parler de ce que nous avons goûté, il y avait à la fois du génial, comme le bœuf Ozaki du restaurant 116 Pages qui pour moi a été la grande découverte du salon mais aussi du moyen, voir du très médiocre, à savoir ce que j’ai goûté de la maison Rostang (une raviole de foie gras où je n’ai pas trouvé trace de raviole et surtout un plat complètement banal, pas mauvais, mais sans relief) et surtout, un dessert de chez Lucas Carton, une poire gingembre pas terrible : si j’avais servi ça à des invités, on m’aurait dit que j’avais raté mon dessert. Du coup, je me demande si les restaurateurs présents ont tous joué le jeu et cuisiné à la hauteur de ce qu’ils proposent dans leurs restaurants…

Chocolat Valrhona, praliné, noisette de Pierre Sang Boyer ©cocineraloca.fr

Le dessert de Pierre Sang, très chouette, avec un jeu intelligent sur les textures.

Pour résumer, je suis allée plusieurs fois chez Pierre Sang et ce que j’ai dégusté sur son stand est au même niveau que ce qu’on trouve dans son restaurant, à savoir au top, j’ai aussi été très contente de la raviole de Stéphanie Le Quellec (La Scène au Prince de Galles) et j’ai vraiment apprécié le dessert au citron de Christelle Brua, servi par elle en personne (Le Pré Catelan) mais en ce qui concerne les grosses déceptions citées plus haut, je me pose des questions : est-ce que réellement ils servent ça dans leurs restaurants ?
Parce que pour moi, clairement, ça ne me donne pas envie d’aller y manger. Donc, en termes d’image de marque, ces deux enseignes ont été complètement contre-productives et à mon sens, si elles souhaitaient profiter du salon pour renouveler ou élargir leur clientèle, c’est plutôt raté.

Crabe royal en fines ravioles ©cocineraloca.fr

Les ravioles de Stéphanie Le Quellec : j’ai découvert le sarrasin décortiqué, utilisé comme un pralin, pour donner du croquant à un plat salé. Je garde l’idée.

Bien évidemment, je n’ai pas goûté tout ce qu’il y avait sur chaque stand, donc je ne peux pas vous dire si chez untel tout était réussi ou tout raté, ou inégal.

Comme-une-tarte-au-citron-de-Christelle-Rua ©cocineraloca.fr

Le dessert de Christelle Rua, avec là aussi un jeu intéressant sur le contraste de textures et de saveurs.

Maintenant, je vais vous parler des « plus » et des « moins » du salon.
Les plus :
L’espace : malgré la foule, la nef du Grand Palais est suffisamment grande pour contenir tout le monde, donc on circule sans avoir la sensation d’étouffer, ce qui est agréable.
La rapidité des queues : je n’ai jamais attendu plus de 10 min à chaque stand, malgré les longues filles. Bravo à l’organisation des chefs et de leurs équipes. Bravo spécial aux élèves de Ferrandi qui ont assuré à 100 %.
Les découvertes/mésaventures culinaires : c’est bien de se faire une idée de ce qu’on peut déguster (ou pas…) dans les grands restaurants, à un prix qui sans être donné, reste raisonnable.
La propreté : des poubelles partout, vidées régulièrement et des toilettes tout aussi entretenues.
Si vous êtes amateurs de selfies en compagnie de M.O.F., les chefs présents ont joué le jeu et je pense que Thierry Marx ou Frédéric Anton ne savent plus combien de fois ils se sont prêtés à l’exercice.

Les moins
Le manque de tables et de chaises : vu l’espace, on pouvait en installer beaucoup plus, ce qui est important. Comme je disais plus haut, c’est un peu incongru de déguster le plat signature d’un grand chef debout, dans une assiette en plastique.
Certains exposants : même si je n’ai rien contre les voitures de luxe, je ne vois pas trop ce que Porsche vient faire dans un évènement gastronomique ?

Autrement j’ai eu des retours de personnes qui ont fait longuement la queue pour finalement ne pas être servies, les plats étant épuisés. Ça ne m’est pas arrivé, mais j’étais présente le samedi midi, c’est peut-être différent en soirée.

Pour finir, est-ce que j’y retournerai ? Oui, pour faire des découvertes, mais pas tous les ans, histoire de ne pas épuiser l’intérêt de l’évènement.

PS :  le restaurant de Ryuji Teshima est appelé « Pages » sur tous les documents de Taste of Paris tandis que sur la carte de visite, il s’appelle « 116 Pages ». Je ne sais pas quel est le nom exact.

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