J’aurai pu intituler cette recette « du snobisme et de la réalité culinaire » : j’ai fait l’effort de faire un « vrai » cheesecake de foodista de la mort, avec du Philadelphia cream cheese, des digestives biscuits écrasés, bref avec tous les ingrédients supposés indispensables et qui font le « plus » d’une recette dite authentique.
C’est un bon gâteau, certes, mais je ne suis pas plus convaincue que ça de la nécessité d’avoir les ingrédients originaux pour faire un authentique cheesecake.
Mise à jour du 06 septembre 2015 :
Quand j’ai publié cette recette, il y a 5 ans, on ne trouvait pas de Philadelphia cream cheese dans les supermarchés français, ce qui n’est plus le cas maintenant. J’avais déclenché une belle polémique, malgré moi, avec les lignes ci-dessus, en disant que ça n’était pas la peine d’avoir les « vrais » ingrédients pour faire un cheesecake.Depuis ce temps, j’ai eu l’occasion d’aller aux États-Unis et j’ai ramené des graham crackers, l’ingrédient « de base » du New York Cheesecake. J’ai donc refait un cheesecake avec les ingrédients « comme là-bas », donc des graham crackers, de la crème aigre et du cream cheese. Et bien, à 5 ans d’intervalle, je répète ce que j’avais écrit ci-dessous : ça ne change absolument rien au goût et à la texture.
Beaucoup de gens disent que les graham crackers ressemblent aux spéculos, personnellement, je ne trouve pas. C’est plus proche des biscuits « Thé Brun » mais beaucoup plus sucré.
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Mon texte d’origine, de 2010 :
Quelques explications avant la recette
Tout d’abord, en France, le Philadelphia cream cheese est hors de prix parce qu’importé, alors qu’on en trouve facilement dans n’importe quel supermarché belge ou italien. Vous lirez sur certains blogs que c’est indispensable pour faire un vrai cheesecake, alors qu’en réalité on peut très bien utiliser un fromage type »Kiri » ou « Samos 99 » à la place, pour un prix bien moindre. Pour ma part j’en avais rapporté d’Angleterre, en misant sur la très longue date de conservation.
Ensuite, j’ai acheté des biscuits McVitie’s à la supérette du coin, mais hormis le fait qu’ils sont plus salés que les petits-beurre, ce sont de simples biscuits sablés. Et je suis très perplexe quant à l’intérêt de mixer des biscuits avec du beurre fondu pour étaler ensuite le mélange au fond d’un moule : ça nécessite autant de travail que de faire une pâte à tarte, et l’ajout de beurre à des biscuits qui en contiennent déjà n’est pas vraiment diététiquement correct.
Bref, je vous livre la recette telle que je l’ai faite et que nous l’avons dégustée, mais sentez-vous libre d’y apporter vos modifications et ingrédients de substitution sans aucun complexe.
Pour la réalisation, j’ai procédé sur 2 jours et servi le jour encore d’après, pour des raisons de tenue du gâteau et aussi d’organisation. Je vous conseille de faire de même, le résultat n’en sera que meilleur, pour zéro stress au moment du service.
Pour un cheesecake au citron et à la vanille, d’environ 8 parts
Matériel nécessaire : un moule à fond amovible, ou un cercle à bavarois et une plaque à pâtisserie
Ingrédients
200g de biscuits McVitie’s
80g de beurre
250g de Philadelphia cream cheese
50cl de crème épaisse (voir note)
4 œufs
120g de sucre
1 citron bio
1 gousse de vanille
Pour la décoration (facultatif)
125g de framboises
1 feuille de gélatine (2g)
½ jus de citron
50g de sucre
10cl d’eau
Réalisation
La veille, laver et essuyer le citron. Ouvrir le pot de crème, râper le zeste de citron directement sur la crème. Couper le citron et presser le jus, ajouter celui-ci à la crème et mélanger délicatement à l’aide d’une cuillère. Refermer le pot de crème et laisser au frigo pour la nuit. Normalement, il y a assez de place dans le pot pour effectuer le mélange. Si cela vous semble périlleux, procéder dans un saladier et couvrir de papier film avant de mettre au frais.
Dans une petite casserole, faire fondre le beurre à feu doux. Pendant ce temps réduire les biscuits en miette, soit en les passants au mixeur, ou tout aussi efficace, en les enfermant dans un sac congélation et en les écrabouillant au rouleau à pâtisserie. Mélanger le beurre fondu aux miettes de biscuits pour obtenir une pâte grumeleuse. A l’aide d’un pinceau, badigeonner le fond et les bords du moule choisi avec un peu du beurre fondu restant au fond de la casserole pour un démoulage sans souci.
Je n’ai pas de moule à fond amovible, j’ai donc utilisé un cercle à bavarois, que j’ai posé sur une plaque chemisée de papier cuisson.
Recouvrir le fond et les bords du moule avec la pâte de biscuits. Ce n’est pas obligatoire de faire un bord qui remonte jusqu’en haut du moule, mais pour le fond, il faut faire attention à ce que ça ne soit pas trop épais sinon le gâteau sera bourratif. Égaliser le fond à l’aide d’un verre à fond large si nécessaire.
Laisser reposer au frigo jusqu’au lendemain.
Le lendemain, préchauffer le four à 150°C. Déposer le cream cheese dans un saladier et y incorporer progressivement le contenu du pot de crème. Fendre la gousse de vanille, gratter l’intérieur à l’aide d’un couteau, et ajouter au mélange. Incorporer ensuite le sucre et les œufs battus.
Sortir la croûte du frigo, et y verser le mélange. Enfourner et laisser cuire 60 min. Laisser complétement refroidir dans le four avant de mettre au frais pour au moins 12h. Ceci pour (théoriquement) éviter les écarts de température et donc les craquelures sur le dessus du gâteau.
Dans la réalité, j’ai eu des craquelures sur le dessus du gâteau, et je me suis donc lancée dans une déco improvisée pour avoir quelque chose de joli pour mes invités. J’ai fait la déco le jour du service.
Donc pour la déco : mettre une feuille de gélatine à ramollir dans de l’eau froide. Pendant ce temps, presser le jus d’un demi citron et le verser dans une petite casserole, y ajouter 50g de sucre et 10 cl d’eau. Porter à ébullition puis laisser réduire 2-3 min à feu doux jusqu’à consistance de sirop. Sortir du feu, et incorporer la gélatine, préalablement essorée entre les doigts. Sortir le cheesecake du frigo et verser le mélange dessus, qui va prendre très rapidement : piquer les framboises sur le dessus du gâteau sans attendre, et ajouter de la menthe ou de la verveine.
Démouler le cheesecake et le transporter sur le plat de service, en s’aidant d’une spatule plate glissée sous le fond du gâteau. Réserver au frais jusqu’au moment du service.
Normalement, il faut de la crème aigre, très difficile à trouver en France. Il suffit d’ajouter du citron dans de la crème ordinaire pour la remplacer et de laisser quelques heures au frais. C’est pourquoi j’ai préparé ma crème 48h à l’avance, en y ajoutant le zeste du citron, pour un cheesecake au citron.
Une fois fait, on peut facilement garder le gâteau encore 48h au frigo.
Intéressant ton feed back, il a l’air (et la chanson) très très Bon en plus d’être Beau 😉
Perso j’utilise souvent des spéculoos et du fromage de chez LP premier prix et franchement c’est à tomber hu hu hu !
Excellent Dimanche.
T »as raison, pas la peine d’y mettre une fortune 😉
bon alors full disclosure, bien meilleur que le cheesecake, il ya le gâteau au fromage blanc de chez Finkelstejn dans le Marais.Inoubliable.
Ensuite, ici aux USA. le vrai cheesecake ça se fait avec des Graham crackers, rien a voir avec les digestives, ce n’est pas une pâte sablée du tout mais plutôt un truc genre Speculoos mais nettement moins sucré. La pâte sablée avec le Cheesecake c’est bof bof.
ça se fait en effet avec du Philly, et surtout avec un truc qui n’existe pas du tout en France, de la crème sûre et la crème fraîche n’a rien avoir avec.
C’est le mélange avec le Philly et la crème sûre qui donne au cheesecake son petit goût aigre – le propre du cheesecake par rapport au reste de la pâtisserie US c’est que c’est un gâteau très peu sucré. Mais lourdingue, j’en convient.
En gros, les cheesecakes « à la française » ne peuvent être que des approximations, parce qu’il y a 3 ingredients introuvables et donc ça change le goût. Et, oui, c’est un dessert fait avec des ingrédients industriels, et le Kiri n’a pas du tout le même goût que le Philly ni la même consistence. Le St Moret c’est plus proche.
C’est comme essayer de faire des vraies baguettes aux USA: pas possible parce que pas la même farine.
Excuse-moi, mais le Philadelphia, là j’ai encore deux boites au frigo, coté consistance, c’est vraiment comme le Kiri. Le « queso crema » des mexicains est plus proche du St-Moret effectivement. Mais je suis bien d’accord que le gâteau au fromage blanc de chez Finkelstejn est mieux. D’ailleurs si j’ai le temps, je posterai la recette du gâteau au fromage blanc polonais, l’ancêtre du cheesecake,et à mon sens vachement meilleur
j’ai du Kiri aussi, c’est pas du tout pareil, à moins que le Philly europeen ne soit pas le meme que le Philly US (tout a fait possible: ici le Nutella il est pas pareil qu’en Europe).
Je trouve du Kiri au supermarché Arménien. J’adore les supermarchés arméniens.
Bon en fait comme tu n’as jamais mangé de Cheesecake US tu peux pas vraiment connaître le goût, mais rien qu’à voir toutes les photos de cheesecake sur les blogs français, je sais que c’est pas pareil.
J’aime beaucoup cette intro très engagée et plutôt en accord avec ce que je pense. En effet, on retrouve dans le cheesecake et l’obligation qu’on sent devoir faire avec LES ingrédients que tu cites, un certain snobisme culinaire. Bon et en même temps c’est comme ça avec la plupart des recettes : la vraie quiche lorraine, le vrai paris-brest, la vraie galette des rois….etc. On veut vivre dans une vraie réalité (c’est sans doute plus rassurant).
Ce qui est bien avec la cuisine et ici avec le cheesecake, c’est qu’une recette est lancée et que la liberté et la créativité nous invitent à tenter d’autres versions, à adapter, tester, essayer, créer de nouveau. Et le cheesecake donne cette possibilité car on peut varier les fromages, la base, les saveurs!
Voilà et pour revenir à ta réalisation, je la trouve très belle et des plus appétissantes.
Hier chez moi c’était cheesecake à la fraise avec moitié fromage frais (de chez franprix, très bien) et moitié mascarpone. Un pure régal que je publierais prochainement.
Bon dimanche!
@Palaisdeslys : oui, moi aussi à dire vrai, j’accorde du respect à une certaine forme d’authenticité, mais j’en ai un peu marre du « merveilleux monde des blogs » où personne n’a de problèmes d’argent, où tout le monde a le temps de passer 15 heures en cuisine pour faire de la cuisine « 3 macarons au Michelin » et où bien évidemment on se fait des bentos tous les midis et où tout le monde aime les cupcakes. Sans vouloir à tout prix que les blogs soient le reflet exact de la vraie vie, un peu de recul critique et d’honnêteté intellectuelle de temps en temps ça fait du bien et j’aimerais lire de temps en temps des comptes-rendus de recette où on trouve que le résultat n’est pas terrible, que c’est trop de temps passé pour pas grand-chose, etc…
Pour conclure, le cheesecake, je trouve ça pas mal, mais de là à en faire un nirvana culinaire… 😉
ah ah… je suis arrivée ici, intriguée par le titre et j’adore le débat dans les commentaires.
Je suis assez d’accord avec sistah sur le fait que globalement sans les bons ingrédients ca ne donne pas le meme resultat, je fais parfois des cheesecakes avec ce que je trouve ici en france, c’est bon mais pas autant que ce que j’ai pu gouter aux etats unis.
J’adore ton dernier com’, moi les cupcakes ca ma saoule, j’ai sourit en lisant remarque, j’avais vraiment l’impression d’etre la seule a ne pas faire ces petites choses, des macarons a tous les gouts et des bentos de la mort !
Après faut pas se leurrer… beaucoup de bloggueuses ne diront jamais, c’est beaucoup de travail pour pas grand chose de peur que les gens ne s’extasient pas dans les com’…. 😉
Trop rare ce genre de billet. Bravo pour oser nager à contre-courant.
Je me retrouve dans ton articles et dans tes commentaires.
Je suis également une anti (gentille) cupcakes, cheesecakes, macarons et bento maniac ! Pas que je n’aime pas ces desserts. Mais on dirait que c’est le truc à faire absolument au risque de passer pour une naze dans la blogo.
Si celà t’intéresse voici le lien d’un article que j’ai écrit à ce sujet.
http://delimoon.com/2010/03/22/foule-sentimentale/
Bonjour,
c’est la première fois que je viens sur votre blog et oh bonheur, enfin du politiquement incorrect ! Quel joie de trouver enfin un blog non sponsorisé par une marque de produit et une bloggeuse qui n’a rien a vendre, (ni livre, ni CV). Que de la passion, du savoir et faire et de la liberté de ton. Merci
Jamais fait de Macarons (je les achète quand j’en ai envie) et encore moins de CupMachins beurk 😉
Par contre le Bento j’ai « cédé » depuis un moment à la pseudo néo tendance et j’aime juste le fait de Me faire plaisir avec un « casse croûte » amélioré …
le cheesecake est un gâteau anglosaxon alors autant le faire avec des produits anglosaxons comme le dit Palais des Lys Et c’est vrai que c’est la rencontre entre une pâte un peu salée et une crème dense citronnée qui fait un bon cheesecake. Mais bien d’accord avec le fait que cela ne reste qu’un cheesecake. Maintenant des produits sont à la mode et de plus en plus on trouve des produits étrangers dans nos supermarchés. je trouve cela plutôt sympa pour ma part. Mais je refuse de céder aux sirènes des partenariats et sponsoring des billets comme la plupart des blogs. je ne fais la promotion que des produits que j’aime et achète.
Juste pour préciser à Marie plus haut, que aux USA où j’habite, le cheesecake qui est originaire d’ici dans sa version graham crackers-philly cream cheese -sour cream n’est absolument pas citronné. Il y a zéro citron dans le cheesecake nature.
Bon ceci dit, pour me contredire moi-même, car comme disait Walt Whitman: « I am large, I contain multitudes », les cupcakes ça peut-être très bon en version pas authentique du tout, c’est à dire avec un biscuit léger genre Savoie et une crème fouettée parfumée sur le dessus, plutôt qu’une crème au beurre.
Sinon, ce qui est marrant ici aux USA c’est que depuis 2 ans nous assistons au déferlement du macaron, généralement mal fait car trop cuit, trop sucré et sans goût.
sur ce, je m’en vais aller manger des pupusas.
Oui, merci pour cette sincérité rare sur la blogo…finalement, le plus important, c’est de garder sa liberté…liberté de ton, d’avis et de choix culinaires…je pense que si la plupart des bloggeurs n’osent pas dire ce genre de choses (je pense qu’il y en a plein qui n’en pensent pas moins), c’est juste par peur de « décevoir » ou au moins de ne pas « plaire » à son lectorat habitué ou de passage…plus on est consensuel, plus on est aimé par le plus grand nombre en général…mais c’est valable aussi pour les commentaires…on ne verra jamais un commentaire négatif sur une recette, mais ça on peut encore le comprendre. Par contre, ce que je trouve un peu ennuyeux, c’est que la plupart des commentaires ne servent à rien si on est honnête…parce que dire à quelqu’un « ta recette est géniale » lui fait plaisir, soit, mais ce n’est pas très constructif…je dis ça alors que je suis la première à tomber dans ce genre d’écueil…
En tout cas, ce genre de billets amène des commentaires plus constructifs qu’une recette pile dans la tendance avec des produits derniers cris…
@ Chris : merci pour ta remarque. Ceci dit le » ta recette est géniale », même si ça fait pas avancer le schmilblick, ça fait du bien à l’égo 🙂
Je ne suis pas tellement sûre que le consensus à tout prix soit viable à long terme : il y a plein de blogs tellement consensuels que perso, je m’ennuie à les lire… Mais je dois dire qu’étant libre de partenariat, publicité et bloguant juste « pour le fun », c’est sûrement beaucoup plus facile pour moi que pour quelqu’un d’engagé dans une logique professionnelle ou professionnalisante. Bonne soirée et peut-être à bientôt sur mon blog.
Le gâteau était certainement très bon, il en a l’air, mais je suis du même avis que Sistah from LA (I’m from Long Beach, hi!).
Le « vrai » cheesecake, au style de New-York, est la version la plus répandue aux États-Unis et les approximations françaises peuvent s’en approcher mais on se rend compte que ça n’a pas grand chose à voir avec ce qu’on peut manger aux États-Unis; et je ne trouve pas que vouloir que le cheesecake reste un cheesecake soit du snobisme culinaire. Je trouve ça un peu dur. Ce que l’on cuisine facilement dans un pays peut être assez difficile à réaliser dans un autre. Je pense surtout aux fromages, aux baguettes, aux religieuses, etc.
La France,ses terroirs et ses appellations très strictes peut bien le concevoir, non?
Par exemple, si on fournissait une recette d’aligot réalisé avec de la mozzarella et du gruyère (du vécu) vous vous diriez aussi « Mais! C’est pas de l’aligot ça! ».
Certes, on n’a pas besoin d’utiliser des ingrédients supers chers et/ou impossibles à trouver en France pour réaliser de délicieux desserts cousins du cheesecake. J’en fais et je suis super contente d’en manger.
D’ailleurs, ton gâteau à sûrement craquelé parce qu’il était un peu trop chaud et sec (pas de bain-marie) et qu’il a refroidi trop vite. (Si ça intéresse, voici une bonne technique: http://www.thekitchn.com/thekitchn/how-to/how-to-make-cheesecake-that-will-amaze-your-friends-110760).
En France, lorsqu’on parle des États-Unis, en particulier des recettes (mais pas seulement..), on est très facilement tenté de balayer toute notion d’authenticité parce que , justement, c’est américain, et ne pas aimer les USA c’est politiquement correct.
Les gens ont pleins d’idées négatives toutes faites et bien arrêtés sur ce qui est américain; ça me fait un peu penser aux recettes qui sont « chinoises » parce qu’on y met de la sauce soja, ou « mexicaines » parce que c’est marqué Mexicain sur la boîte Old El Paso.
heu je ne vois pas en quoi le fait de dire qu’acheter 4,50 euro une barquette de fromage industriel importé soit de l’antiaméricanisme primaire ? Moi je parlais juste de mon porte-monnaie, et je disais qu’acheter aussi cher un truc industriel pour un gâteau certes bon mais sans plus, je ne vois pas l’intérêt.
Et je maintiens que c’est du snobisme que d’affirmer le contraire, nous parlons bien de produits industriels pas de produits de terroir qui s’inscrivent dans une histoire et une culture. Il y a certainement de supers produits américains authentiques, mais dans ce cas précis, ils n’interviennent pas dans la recette donc à mon sens l’authenticité est hors sujet pour parler d’un truc à base de produits achetés « tout faits ». Et au passage, sachant que ce gâteau »typique américain » est originaire d’Europe de l’Est (Le Sernik polonais est son grand-père), et qu’il a subi de grosses transformations depuis son arrivée au States sans que personne là-bas n’en fasse tout un fromage (c’est le cas de le dire) pourquoi vouloir à tout prix lui donner une pseudo intégrité qu’il n’a jamais eu historiquement, une fois réalisé en France ?
En fait, le « cream cheese » peut être très facilement réalisé à la maison, pour le cout de quelques litres de lait. Et du temps…
Le produit industriel n’est pas nécessaire, n’est pas le fondement de la recette qui préexiste la commercialisation du produit industriel, tout comme une pâte à tarte industrielle n’est pas un composant important dans la réalisation d’une quiche.
Pour que le gâteau soit un « cheesecake », la recette demande du « cream cheese » (un produit crée aux États-Unis — une tentative de création de fromage Neufchâtel raté, je crois), c’est tout.
Le Sernik, pour être traditionnel, est réalisé avec du quark, pas du fromage blanc, pas du cream cheese. C’est tout. Si je choisis de le faire avec un remplacement, il sera sûrement très bon, mais pas vraiment un Sernik. Je vois pas vraiment en quoi le principe est différent.
Il me semble qu’il existe aussi des versions suédoises, allemandes, latin-américaines, bulgares, etc. Toutes authentiques.
Exiger coûte que coûte LA recette LA plus authentique et refuser tout autre, ouais, c’est être snob, mais savoir apprécier quelque chose d’authentique pour ce que c’est, je trouve ça plutôt sympa.
Supposer automatiquement qu’une recette américaine repose sur un produit industriel est un peu dommage, surtout lorsque ce n’est pas le cas. Je pense que ça participe aux idée reçues qu’on se fait sur ce pays (ou ce qu’on lui reproche, enfin, j’en sais rien) et c’est un peu dommage, ça aussi.
J’ai évoqué le sujet simplement parce que j’étais super contente de lire un blog en français dont l’auteur savait pour une fois ce qu’était une vraie tortilla (d’ailleurs, merci pour les adresses, je ne m’étais jamais redue compte qu’il y avait une boutique vers chez moi), alors quand le cheesecake a été mal compris, j’ai été un petit peu déçue. Je suis sûrement trop sensible; j’espère que je n’ai vexé personne, ce n’était pas le but!
Bonjour Nat,
Tu ne me vexes absolument pas, j’ai surtout l’impression qu’on ne se comprend pas ? Où vois-tu que je présuppose automatiquement que toute recette américaine repose sur des produits industriels et que j’ai plein d’idées reçues sur la cuisine américaine? Tu as lu quelque part sur mon blog un truc disant qu’il ne fallait pas faire de cuisine américaine, que c’est nul et dégueulasse? Non, je dis simplement que faire tout un cirque pour acheter du philadelphia une fortune pour faire ce gâteau ça ne vaut pas le coup. Basta. Si je prends la peine de faire des cheesecake et aussi des cupcakes, parce que ça aussi, j’ai essayé, tu ne crois pas à priori que c’est justement parce que ça m’intéresse? Et que si je me prend la tête a acheter une fortune sur amazone US des bouquins de cuisine américains pour justement avoir des recettes authentiques, même si ça jusqu’ici je ne l’avais pas signalé, ce n’est pas par souci d’authenticité ? Après, j’ai testé, je livre la recette et mon point de vue sur le résultat. C’est tout. Le cheesecake, c’est un bon gâteau, mais ça n’est pas un « grand » gâteau. Et comme j’aime l’honnêteté intellectuelle, je dis que selon moi, le résultat ne vaut pas le coup et quand je dis ça je parle de rapport qualité/prix. Pas de quoi en faire une affaire d’État, je parle simplement d’argent. Idem pour les tortillas, j’ai signalé un site de vente en ligne en parlant du montant des frais de port, parce que vois-tu, quand j’écris une recette, j’essaie toujours de me mettre à la place de mes lecteurs à petit budget ou qui n’ont pas la chance de trouver des épiceries hyper spécialisées près de chez eux. L’authenticité a un prix, et il n’est pas à la portée de tout le monde.
Et pour info un clin d’oeil à Sistah from LA qui n’est autre que ma soeur ! 😉