Mon blog a 5 ans

Aujourd’hui ça fait 5 ans que je blogue mais en réalité cela fait…18 ans que je partage des recettes de cuisine sur Internet.
Je n’aime pas trop les anniversaires, mais à la faveur d’une conversation avec Stéphane, j’ai pensé qu’un petit retour en arrière serait pas mal, avant de repartir de l’avant.

J’ai décidé de vous raconter « l’avant du blog » puis de vous parler de son présent et du futur : z’avez vu ? Je sais encore annoncer un plan de dissert 😉 Rassurez-vous, ce n’est pas une dissert ! Pour les paresseux qui voudraient que je prédise le futur, c’est à la fin de l’article, courrez-y gaiment.

Donc, mes débuts sur Internet datent de 1995 à l’époque où Mosaic était LE navigateur et ou le summum du site Internet consistait en une page avec du texte, une ou deux photos et de nombreux liens. Les moteurs de recherches n’existaient pas, et personne ne connaissait ni Google, ni les blogs, ni les réseaux sociaux. D’ailleurs, dans ces temps reculés, personne n’imaginait qu’on pourrait surfer un jour sur son smartphone.
À cette époque préhistorique donc, j’étais abonnée à Cuisine-Fr, la liste (l’unique) de diffusion francophone de recettes de cuisine. Nous étions une bande de cuisiniers amateurs qui diffusaient leurs recettes un peu partout à travers le monde et en français.
Je n’avais pas encore passé mes 2 CAP (cuisine, puis pâtisserie), je me contentais de découvrir les cuisines de mes copains virtuels du bout du monde, et de donner mes propres recettes.
Ensuite, le web a grandi, les moteurs de recherche sont arrivés, les forums aussi, et j’ai délaissé cuisine-fr pour différents forums culinaires.
La liste de diffusion est morte de sa belle mort, j’ai passé mes diplômes en cuisine et pâtisserie, et pendant environ 3 ans, j’ai donné des cours de cuisine, créé et animé une association qui n’existe plus, Arômes et Saveurs tout en continuant à causer joyeusement cuisine sur les forums adéquats.
Et quand je suis revenue à mon premier métier et que j’ai quitté le monde des fourneaux pour retrouver celui des bureaux, j’ai ouvert mon blog pour avoir mon petit coin à moi, ma petite cuisine virtuelle.
Bref, j’ai fait le chemin inverse de pas mal de blogueurs, qui eux sont devenus professionnels.

logo

Et 5 ans de blog au fait, qu’est-ce que ça m’a donné ?
En positif :
Pleins de lecteurs et chaque mois, vous êtes de plus en plus nombreux à venir ici.
La majorité, anonyme, qui me lit, qui revient parfois ou qui revient très souvent. Parmi eux, l’immense foule des inconnus, mais aussi mes proches : mes collègues, mes amis, ma famille, qui m’apprennent au hasard d’une conversation qu’ils ont fait telle ou telle recette.
Il y a aussi les autres blogueurs, sûrement plus habitués à laisser des commentaires que les lecteurs non blogueurs. J’en profite pour faire un coucou à Lustine, qui est certainement ma plus fidèle lectrice, merci à toi !
Parmi ces blogueurs, que j’ai rencontré (ou pas encore) dans la vraie vie, certains sont devenus de vrais amis, et ça c’est un super cadeau !
J’ai eu l’occasion de manger du caviar à la petite cuillère, d’écraser des lapins avec mon penu (un pilon tahitien), j’ai aussi reçu de chouettes cadeaux par la poste, participé à de fabuleux piques-nique etc.
J’ai toujours l’envie de partager et d’échanger autour de la cuisine, toujours, sur ce blog et dans la vraie vie, avec ceux d’entre vous que j’ai ou que je vais rencontrer.

caviar-7©cocineraloca.fr

Venons-en au négatif : tout d’abord, tenir un blog est chronophage. Pas tellement la rédaction de recettes, mais tout ce qu’il y a autour : répondre aux lecteurs, animer sa communauté sur les réseaux sociaux, faire connaître ses publications etc…
Je travaille à temps plein, mais je blogue à temps partiel et seulement quand je rentre de mon travail : donc je ne réponds pas instantanément aux sollicitations d’autrui pas parce que je ne veux pas, mais je ne peux pas, tout simplement.

Ensuite, il y a deux choses que je n’aime pas, qui ne sont pas spécifiques aux blogs mais à notre société, j’ai nommé : l’esprit de compétition et l’ordre moral.
Transposé chez les blogueurs amateurs, ça donne à peu près ça :
la compétition entre blogueurs qui se battent à coups de « mes stats sont meilleures que les tiennes«  comprenez : « je compte  les robots, je multiplie le vrai chiffre par 2 quand j’en parle à autrui ». On peut voir ça aussi comme une faille narcissique, si on aime cultiver son côté psy.
« je connais personnellement grand chef trucmuche » : traduisez, « je lui  ai serré la main dans un pince-fesse mondain »
« je sais faire le tiramisu au quinoa, émulsion de foie gras au wasabi comme personne » : normal, aucune personne censée n’aurait envie de manger un truc pareil
« je suis un pur, les blogs sponsorisés sont des vendus » : décryptez « mon blog est inconnu, aucune agence ne me contacte pour me proposer du boulot »
Personnellement ça me gonfle. J’ai passé l’âge de faire la course à l’échalote.
Le seul truc qui compte à mes yeux, c’est que mes recettes soient faites par quelqu’un, quelque part dans le monde et que ce quelqu’un soit content du résultat.

Pour  parler de l’ordre moral, il est aussi bien partagé par les blogueurs que par les lecteurs. C’est généralement  l’oukase « quoiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii des légumes hors saison/non locavores/de la pâte à tarte toute prête ! Haro sur le malheureux blogueur. Quand j’écris une recette, je pars généralement de produits frais, mais je suis comme tout le monde, j’ai des petits pois surgelés et du jus d’orange en brik dans mon frigo. Faites comme vous le sentez avec mes recettes, je ne vous excommunierai pas si votre pâte à tarte vient de la supérette du coin.

L’autre version de l’ordre moral c’est « l’argent c’est mal » : Maudits soient les blogs sponsorisés et leurs auteurs suppôts du grand capital et de Satan en même temps.  Ben oui quoi, un blogueur est un pur esprit, qui c’est bien connu, n’a ni loyer ni impôts à payer.
Je n’ai pas de position bien tranchée sur la monétisation des blogs, que ça soit pour moi ou les autres blogueurs. J’en écris de temps en temps, quand le produit m’intéresse ou quand j’ai besoin d’argent. Je pense que c’est pareil pour mes copains blogueurs.
Je comprends qu’un lecteur n’ai pas envie de lire des textes saturés de publicité, mais je pense que le lecteur doit comprendre aussi qu’un blog c’est comme tout, ça a un coût.
En revanche, je ne comprends pas que de grands groupes industriels s’approprient le travail des blogueurs pour gagner de l’argent, sans aucun dédommagement financier. Je ne vous en dis pas plus, c’est le buzz du moment.

macaron a l'hibiscus de la cocinera loca

Parlons maintenant du présent et du futur de mon blog. Quand je l’ai commencé, je n’avais pas de ligne éditoriale ni de concept derrière et je n’en ai toujours pas. J’essaie juste d’être claire dans mes explications quand je rédige une recette (pas facile) et d’en donner pour tout le monde, débutant comme amateur éclairé.
Donc il y a des recettes faciles, des difficiles, des traditionnelles, des exotiques , un peu de tout en fait.
Je vais continuer comme ça parce que ça a l’air de vous plaire. Sur mon blog, vous aimez autant le cake aux fruits confits que les firifiri tahitiens, le foie gras que les tortillas mexicaines.

firifiri 1 ©cocineraloca.fr

Autrement en ce qui concerne les photos, je pense que définitivement, je n’aime pas le stylisme culinaire et les apprêts chichiteux autour d’un plat. J’essaie de rendre mes plats jolis et appétissants mais je passe rarement plus de 5 minutes à les photographier. C’est une chose qui ne changera pas en 2013.

Et le futur madame Irma ? Alors le futur lointain, il est vague, mais je vois dans ma boule de cristal que quel que sera le support après la fin des blogs, je parlerai toujours de la cuisine, quelque part sur l’internet mondial, qu’on se le dise !

Dans le futur proche, c’est-à-dire le mois qui vient, là, ça sera peut-être silence radio : j’ai des problèmes de santé et des tonnes d’examens médicaux à faire à l’hôpital, je doute avoir assez d’énergie pour rédiger des recettes à ce moment-là.
Mais revenez faire un tour ici régulièrement : mon petit doigt me dit que dès que ça ira mieux, je me remettrai à bloguer tout azimuth !

Et comme un anniversaire ne serait pas complet sans des remerciements, dans l’ordre, je dis MERCI !
A mon petit frère, mon complice qui héberge et fait le support de mon blog depuis sa création
A ma frangine qui m’a poussée à ouvrir ce blog
Aux community managers qui mettent en valeur mon travail et sélectionnent mes recettes, avec une grosse pensée à Hellocoton, LibéFood et Larousse Cuisine que je vois souvent travailler le dimanche.
A ma famille, mes amis
Et à toi lecteur fidèle, qui suis mes élucubrations depuis 5 ans !

Happy  Birthday  mon  blog !

 

En visitant La Cocinera loca, vous acceptez l'utilisation des cookies. En savoir plus

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer