Des Maori, des Maohi et des firifiri au Quai Branly ?

Vous me suivez ? Si oui, vous êtes incollable sur l’histoire du triangle polynésien ! Si non, et je pense que le « non » est majoritaire parmi mes lecteurs, je vous dois une petite explication.

Il y a 8 jours, je suis allée visiter l’exposition  » M?ori  » au musée du quai Branly, avec la toute jeune association Maohi Paris, qui a pour but de réunir polynésiens et non polynésiens autour de la culture Maohi. Le mot Maohi désigne les ancêtres dans la culture polynésienne et dans l’usage moderne à Tahiti cela englobe plus ou moins la culture toute entière (je résume).
C’est devenu le mot M?ori pour parler des polynésiens de Nouvelle-Zélande et de leur culture. Vous commencez à comprendre?

Nous avions convenu de faire une petite pause-goûter avant d’aller voir l’exposition et au menu de celui-ci des firifiri (beignets tahitiens) faits par mes petites mimines, un gâteau fait par ma copine Stella pour l’anniversaire d’Edouard et aussi des jus de fruits apportés par Roro.
Je sais, vous ne connaissez ni Stella, ni Roro, ni Edouard ni le reste de la petite bande présente ce jour, mais si vous rejoignez Maohi Paris, bientôt vous nous connaîtrez tous ! N’oubliez pas de cliquer sur « J’aime » sur leur pageFB, histoire d’être au courant des activités de l’association 😉

Pour les firifiri, ma recette est là, et si vous avez envie, vous pourrez aller chez Létitia pour voir sa version !

Mais, bande de gourmands impénitents, j’ose espérer que vous ne venez pas sur mon blog QUE pour les recettes et que ce compte-rendu d’exposition vous donnera envie d’en savoir plus sur les polynésiens et leur culture.
D’ailleurs, si vous me lisez régulièrement, vous connaissez la rubrique « Polynésie » de mon blog, qui mélange recettes de cuisines et informations culturelles.
Tout en bas de ce billet, j’ai fait un glossaire de quelques termes m?oris, avec des liens pour plus d’explications. Certains sont en anglais, faute d’avoir trouvé l’information en français.

L’exposition a été organisée par le Musée Te Papa Tongarewa de Nouvelle Zélande et elle a pour immense intérêt d’avoir été créé par des M?ori qui nous présentent leur vision de leur culture.
Généralement, ce type d’exposition est organisé  par des spécialistes certes très érudits mais qui ne sont pas forcément (voire très rarement) membres de la culture représentée.
C’est pourquoi, je reproche souvent aux expositions des musées ethnographiques d’être des « collections d’objets morts » : on nous présente généralement des témoignages et objets du passé de cultures qui nous sont étrangères inconnues comme si ces cultures n’existaient plus dans la vie de leurs descendants
En réalité, c’est tout le contraire, les savoir-faire et modes de pensée anciens se transcendent et se transforment dans toutes les cultures contemporaines, de telle manière que souvent, nous ne nous en apercevons pas.

Cette exposition présente à la fois les piliers de la culture M?ori comme le Whakapapa et leur mise en œuvre dans la vie et les œuvres des maoris d’aujourd’hui.

C’est aussi une exposition pleine de Mana. Une pierre à l’entrée permet d’ailleurs à chaque visiteur de s’en imprégner.

Les œuvres exposées ne font pas l’impasse non plus sur les conflits qui opposent ou ont opposés les M?ori, premiers occupants du pays du long nuage blanc aux Pakeha comme le conflit de Bastion Point en 1976. À méditer pour réfléchir sur le rapport au monde des occidentaux versus celui polynésien…

Vous verrez un Wharenui (maison commune), des objets taillés dans du jade mais aussi une pirogue contemporaine en résine, et des manteaux tressés Kahu huruhuru en plumes et leur interprétation contemporaine.

Egalement des extraits de la télévision M?ori, à regarder quelques instants, ne serait-ce que pour voir comment Hip-Hop et Haka fusionnent si bien.
Je ne vous en dis pas plus, j’espère juste vous avoir donné envie d’y aller, et en courant, s’il vous plait !

Exposition M?ori
Jusqu’au 22 janvier 2012 au Musée du Quai Branly (Paris)
Pour les fauchés, l’entrée est gratuite le 1er dimanche du mois. C’est ce que nous avons fait : entre midi et deux, il n’y a pas trop de monde.

Aotearoa : « Pays du long nuage blanc ». Le nom M?ori de la Nouvelle Zélande
Kahu huruhuru : manteaux en plumes. Ce sont des objets de prestige avec une valeur symbolique très importante
Pakeha : Neo-Zélandais d’origine occidentale
Mana :  « force, qualité spirituelle qui réside dans les personnes, les animaux, les objets ». Attention, je trouve l’article wiki un rien sujet à caution
Maori
Maohi
T? moko : tatouage M?ori.
Whakapapa : une notion très éloignée de notre culture française et c’est bien dommage. Le Whakapapa  est une notion qui désigne le lien qui existe entre toutes choses, toutes personnes, toutes époques. C’est une notion qui me fait penser à des mots comme « globalité », « commun à tous », « ensemble », « continuité ».
Wharenui : maison commune de réunion. A rapprocher du Fare pote tahitien

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